Tafsut imazighen
Le printemps berbère

Le Printemps berbère ou Tafsut imazighen, également connu sous le nom de Printemps berbère de 1980, fait référence à une série de manifestations et de soulèvements qui ont eu lieu en mars-avril 1980 en Algérie (Kabylie et Alger). Ces événements ont été déclenchés par la décision du gouvernement algérien d’interdire une conférence de l’écrivain Mouloud Mammeri sur les poèmes kabyles anciens dans un contexte de discrimination et d’oppression des populations berbérophones. Le Printemps berbère a été marqué par des manifestations massives, des grèves et des affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité. Les Berbères ont exprimé leur mécontentement face à la marginalisation de leur langue et de leur culture et plus largement face aux atteintes aux droits démocratiques les plus élémentaires.

Les revendications du Printemps berbère étaient principalement axées sur la reconnaissance officielle de la langue berbère, l’égalité des droits culturels et linguistiques, la promotion de la diversité culturelle en Algérie, la démocratisation du pays… Malgré la répression qui s’est abattue sur les populations, le Printemps berbère a marqué un tournant dans la lutte pour les droits culturels et démocratiques en Algérie. Il est depuis et chaque année commémoré comme pour en raviver le message d’espoir et de justice.

Dans le cadre de ces commémorations annuelles s’est greffé, depuis 2001, un autre printemps, le Printemps noir ou Tafsut taferkant, qui, en avril 2001 se solda par 126 morts, dont le jeune Massinissa Guermah, première victime des forces dites de l’ordre, qui n’hésitèrent pas à tirer à balle réelles sur des manifestants pacifiques