Inauguration du Square Idir

Le samedi 20 avril 2024 à 11h00

L’inauguration du Square Idir (à l’emplacement de l’actuelle Place de Ménilmontant) aura lieu, très symboliquement, le samedi 20 avril 2024 à 11h00.
Présidé par une ou un représentant de la Ville de Paris et par Monsieur Eric Pliez, Maire du XXe arrondissement, ce rendez-vous se tiendra en présence de Tanina Cheriet, la fille de Hamid Cheriet, de Tarik Aït Hamou, son fidèle guitariste, des présidents de l’Association de Culture Berbère et de l’Association d’Aït Yani, le village de celui qui était devenu « l’ambassadeur » de la chanson kabyle.
Idir,  avait choisi de faire sien ce coin du 20e arrondissement, le quartier de Ménilmontant. Non seulement parce qu’il pouvait y retrouver sa « famille », mais aussi sa famille de cœur, celles et ceux dont il appréciait les «couleurs» et l’histoire, populaire, fraternelle et indocile. Le goût des autres et de la liberté est exigeant, ce n’est pas par hasard que celui qui a vu le jour en terre kabyle ait choisi cette terre parisienne comme un autre chez lui.
« Voilà le quartier que j’aime, Ménilmontant » dit Idir dans le documentaire Entre scène et terre de Jean Paul Miotto, en arrivant rue des Maronites, là où se trouve le siège de l’Association de culture berbère.
Idir avait fait de Ménilmontant et de la rue des Maronites son «quartier général». On pouvait l’y croiser quasi quotidiennement : dans nos locaux bien sûr mais aussi « Au Petit balcon » ou à « La Pétanque » deux des cafés proches de l’ACB. Il n’était pas une ballade dans les rues de ce quartier métissé où Idir n’était pas continuellement salué, embrassé, sollicité. «L’anti-vedette» se prêtait volontiers au jeu. Ménilmontant était devenu son chez lui.
Arrivé en 1975, il avait fait sa carrière en France et singulièrement à Paris. Aujourd’hui, il repose au cimetière du Père Lachaise. Il est en quelque sorte, et pour l’éternité, citoyen de ce vingtième arrondissement qu’il avait fait sien de son vivant.

Désormais, le Square Idir inscrit dans la chair même de la ville lumière les paroles et la voix d’un homme de paix et de cœur.
Il donne un peu plus de visibilité à une réalité sociologique, notamment migratoire, riche et diverse.
Il traduit cette part culturelle et linguistique – « notre âme » disait Idir – devenue aussi française. N’oublions pas les mots de celui dont on louait l’universalisme, au point parfois d’en diluer l’«âme» : «On ne peut pas me lancer des compliments me dire qu’on aime mes chansons, sortir tous les violons, et continuer à ignorer mon identité».
Le Square Idir rappelle un autre message: celui d’une laïcité et d’une citoyenneté où tout un chacun peut vivre ses convictions sans crainte ni contrainte, émancipé des pressions communautaristes, idéologiques, religieuses et préservé des «identités meurtrières» et de leurs fièvres binaires.
Voilà ce que murmure, au passant, parisien d’un jour ou de toujours, le Square Idir.