L’ Association de Culture Berbère,
un Espace Socio-Culturel et Citoyen.
Les 10 engagements de l’ACB :
1- La promotion et la transmission de la culture berbère
2- Permettre l’appropriation et la recomposition des héritages culturels
3- L’échange entre les cultures d’ici et d’ailleurs.
4- Être un lieu d’accueil, ouvert aux habitants, familles et jeunes
5- Favoriser l’intégration de toutes et de tous
6- Lutter pour l’égalité des droits entre Femmes et Hommes et condamner les violences contre les femmes
7- Renforcer entraide et solidarité
8- Privilégier le bien commun sur les intérêts particuliers
9- Promouvoir (et défendre) les valeurs républicaines et laïques
10- Renforcer la citoyenneté
« L’intégration
Elle se fait le plus souvent de façon inconsciente. Elle ne se décrète pas, elle est ou elle n’est pas. Nous le constatons tous les jours avec nos jeunes adhérents qui, tout en affirmant une spécificité linguistique et culturelle montrent d’évidents signes d’appartenance, d’identité avec la communauté nationale tout entière. L’intégration est un axe transversal qui oriente l’ensemble de nos projets. L’intégration est surtout un état d’esprit qui peut être revendiqué notamment par l’adhésion à des valeurs et une histoire communes.
« La transmission culturelle
La culture a été à l’origine du projet de notre association. Nos actions en faveur des cultures d’origine sont loin d’être en contradiction avec le processus d’intégration. La question ne porte pas sur la nécessité ou la non-nécessité de favoriser, ici en émigration, la survivance de pratiques linguistiques et culturelles venues d’ailleurs ; il s’agit de définir ce que l’on transmet d’un héritage, indélébile pour l’heure, participant à la structuration (ou la déstructuration) de ces identités modernes, c’est à dire syncrétiques. L’héritage est bien là, le nier pourrait s’avérer dangereux. Dans une certaine mesure cette négation est aussi à l’origine des manifestations identitaires exclusives et excluantes.
Reste la question de quelles transmissions culturelles ? C’est en ayant constamment à l’esprit cette interrogation que l’Association de Culture Berbère organise et dispense des activités en faveur de la diffusion et de la promotion de l’expression berbère en émigration. Qu’ils s’agissent des cours de langue berbère, des spectacles, des manifestations culturelles, des colloques ou de notre publication » Actualités et Culture Berbère » notre souci est de permettre le passage entre une tradition léguée et une modernité toujours incertaine.
Concrètement, il s’agit par exemple, d’encourager le relativisme linguistique, la diversité des repères en matière de pratiques et de valeurs culturelles ; de favoriser l’émergence d’un esprit critique, ou encore d’insuffler une remise en question permanente de la place et de la fonction de la société d’origine dans la France et l’Europe. Il s’agit aussi de montrer que justement, aujourd’hui, les identités ne sont plus uniques ni uniformisantes. Que l’identité de chaque individu est composée de plusieurs. Chacun à sa façon et selon son histoire, avec plus ou moins de réussite, tente d’harmoniser, de donner un sens, à des héritages culturels et identitaires multiples. C’est cela aussi l’action en faveur des cultures d’origine. Elle passe par leur remise en question constante, leur relativité et leur insertion dans le cadre des rapports sociaux.
« La citoyenneté
Cet axe est intimement lié à celui de l’intégration. Par notre action nous entendons tenir pleinement notre rôle d’association citoyenne, c’est à dire actrice de la vie démocratique, incitant nos adhérents et partenaires à jouer ce rôle. D’où notre volonté de développer nos relations avec les responsables politiques, de multiplier nos collaborations avec d’autres associations, de valoriser les modes de participation sociale. Autant d’initiatives qui font de notre structure un espace ouvert sur des valeurs partagées.
C’est dans cette perspective de valorisation des actions citoyennes que notre appartenance au Groupement d’Intérêt Public Réseau Information Gestion (GIP RIG) qui favorise le développement de la vie associative, prend tout son sens. La constitution en association d’un groupe porteur d’un projet collectif manifeste une volonté de participer formellement à la vie de la Cité. Nous encourageons et accompagnons cette démarche en animant un réseau d’entraide et de soutien d’associations culturelles, en proposant des formations aux responsables associatifs, et en organisant des colloques et des groupes de travail.
En plus de la création d’associations sur toute la France, notre action a permis d’impulser des habitudes de travail ensemble. La mise en commun de nos expériences et réflexions a notamment permis la définition d’une politique culturelle pour ces associations en adéquation avec les valeurs démocratiques locales.
Si le discours identitaire est un choix conscient qui consiste à privilégier tel ou tel aspect de la culture, notre association – dans un contexte de dérives identitaires, de fragmentation et de déliquescence des liens sociaux – entend privilégier ce qui rassemble et unit sur ce qui oppose et divise. Notre choix est clair : la défense des valeurs républicaines et laïques contre toutes les tentatives de remise en question de ces valeurs communes.
Adhérer
Devenir membre de l’ACB c’est :
- Soutenir le projet de l’association
- Être informé de nos initiatives et actualités : rencontres littéraires, conférences, expositions, spectacles, colloques, parutions de La Lettre de l’ACB…
- Profiter de réductions sur nos spectacles et ceux de nos partenaires
- Bénéficier de journées réservées aux adhérents de l’association, de rencontres et d’échanges avec les personnalités qui font l’actualité en France et ailleurs.
Si vous souhaitez adhérer à l’association,
vous pouvez nous contacter au 01 43 58 23 25 ou par mail : contact@acbparis.org
1er septembre 2022
Cher.e.s ami.e.s et cher.e.s adhérent.e.s,
La saison 2022/2023 s’ouvre dans un étrange climat, fait d’espoir et de craintes, de projets et d’incertitudes. Une rentrée marquée par le risque sanitaire et les menaces sur le système de santé, les effets des crises environnementales, la paupérisation qui condamne les plus fragiles à la « sobriété », heureuse ou pas, les retombées de l’invasion russe en Ukraine et, toujours, les dangers de l’intolérance et de la barbarie.
Le 12 août, l’agression dont a été victime l’écrivain Salman Rushdie, a montré que le devenir des sociétés ne peut s’abstraire des luttes démocratiques des aînés. L’actualité a télescopé l’Histoire. En août 1956, la plate-forme du Congrès de la Soummam esquissait les contours d’une république algérienne démocratique et sociale, égalitaire et sans discrimination culturelle ou religieuse. Une république fermée à tout projet théocratique comme l’a rappelé l’historien Ali Guenoun. Et justement, cette attaque au couteau, dictée par une fatwa de 1989, traduit « la peur du mélange, de la multiplicité, de l’hétérogénéité, de l’hybridité » écrit Siri Hustvedt (Libération, le 16 août).
Dans cette brume, il faut tenir le cap ! Celui fixé depuis notre création et qu’il est impératif de maintenir – « le navire qui n’obéit point au gouvernail obéira sûrement à l’écueil » enseigne la sagesse bretonne. Le cap donc ! Celui de la culture berbère qui se double de l’impératif de reconnaissance – et de connaissance ! – de la biodiversité des langues et des cultures des migrations ; celui, indissociable, de la liberté de pensée et de la laïcité ; celui de l’égalité femme-homme ; celui de la solidarité ; celui de l’environnement et du bien-être.
Notre équipe, qu’il faut encore élargir et dont il faudra, cette année, renouveler les instances dirigeantes, est mobilisée. Elle s’enrichit avec l’arrivée de Nadia Ammour (chorale), Lisa Laonet (droit et environnement), Kahina Afzim (bendir et danses), Karim Kherbouche (tamazight) et de nouveaux partenaires et partenariats.
Les idées et les projets ne manquent pas. Nous nous y attelons. Dans un esprit de responsabilité et avec nos modestes moyens. Sans confondre l’intérêt général et les ambitions personnelles. Assumant notre part, dans la lutte contre l’isolement, l’atomisation, le déracinement, la déculturation et « l’égoïsme extrême » (Hannah Arendt), terreau de tous les fanatismes, de toutes les fermetures.
Notre projet est cohérent, de bout en bout. Cette cohérence est notre cap, un cap que nous pourrons maintenir que si nous nous retrouvons nombreux au gouvernail et à soutenir nos actions. Quelles que soient les disponibilités et les compétences de chacun.e.
Alors bienvenue pour cette saison 2022/2023 !
Associativement vôtre.
Belkacem Tatem
Président de l’ACB – Paris