Exposition
Amazighes. Cycles, parures, motifs
MUCEM de Marseille
Environ 150 objets et œuvres du XIXe siècle à nos jours, ainsi que quelques pièces archéologiques, sont présentés dans cette exposition parmi lesquels des bijoux, céramiques, textiles, vanneries, sculptures, outils, photographies, vidéos, installations et archives.

« Dans le monde amazigh, toute action de parure est associée à une signification d’appartenance, de protection et d’éternel retour. L’action de parer, orner, recouvrir, décorer, renvoie à un statut, à l’identité d’un groupe. La parure, le tissage ou la céramique, loin d’être accessoires, sont essentiels et constituent une sorte de filtre physique ou magique, un dispositif total de protection du corps, de l’espace domestique et plus largement de l’espace social global. Des corps tatoués aux bijoux (en passant par les objets domestiques, les voiles ou tendeurs de tentes, les murs ou portes de maisons) se retrouvent les mêmes motifs, formes, symboles, qui ne sont pas seulement décoratifs mais jouent un rôle triple : esthétique certes, mais aussi thérapeutique et apotropaïque, et de marqueur social et de genre. Certaines limites de l’espace social amazigh sont clairement signifiées, de diverses manières, par des paroles, des attitudes, des figurations, mais également par certains rituels spécifiques autour des seuils et des portes, car elles marquent ou établissent des frontières entre l’extérieur et le domaine du foyer, qui reste essentiellement dévolu aux femmes.
Depuis les premiers mythes, la matrice à partir de laquelle est pensée la naissance de la culture amazighe est féminine
Depuis les premiers mythes, la matrice à partir de laquelle est pensée la naissance de la culture amazighe est féminine : l’exposition s’ouvre sur les figures fondatrices des déesses mères, associées symboliquement à la figure féconde et protectrice du cercle. Le parcours explore ces notions de seuils et de cercles protecteurs qui sont au cœur de la culture amazighe et la structurent, puis s’attache aux objets, aux surfaces, aux formes et aux signes dans lesquels elles viennent s’incarner de façon matérielle : signes abstraits, géométriques, mais aussi figuratifs (tortue, poisson, grenouille, épi de blé ou œil, figure anthropomorphe, etc.). L’accent est mis sur la dimension cyclique de la nature (la lune, le retour du printemps, les moissons) en lien avec les gestes et les savoir-faire des femmes (poterie, tissage, teinture au henné, vannerie, tatouage…) mais aussi ceux des hommes pratiquant traditionnellement l’orfèvrerie ».
L’exposition interroge aussi « le concept de « permanence berbère » et « les transmissions et circulations contemporaines de ce matrimoine/patrimoine au sein de l’importante diaspora amazighe »
Mucem, fort Saint-Jean— Bâtiment Georges Henri Rivière (GHR)
Jusqu’au dimanche 2 novembre 2025
VOIR : https://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-forts/amazighes