Préparation au baccalauréat

thumbnail_IMG_0581
Karim Kherbouche

« Wa yḥeffeḍ ɣef wa » - « Chacun apprend chez l'autre »

Depuis 1979 l’Association de culture berbère dispense des enseignements en langue kabyle, s’efforce, ce faisant d’apporter sa contribution à son développement et à sa promotion, de participer à la construction d’un universel en partage ou chacune et chacun apprend de l’autre. La langue berbère, dans ses différentes déclinaisons, est l’une des langues les plus usitées au sein des populations françaises originaires principalement d’Algérie et du Maroc.
Elle serait même la deuxième langue parlée en France après la langue française. Ceci est le résultat d’une enquête famille du recensement de 1999 effectuée par le « Comité consultatif pour la promotion des langues régionales et de la pluralité linguistique interne ». Dans son rapport paru en décembre 2013, le comité précise que la langue berbère dans ses différentes variantes serait parlée par 1,5 à 2 millions de locuteurs en France – dont 1 million de Kabyles, 500 000 Chleuhs et 300 000 Rifains.

Derrière, arrivent la langue arabe dans ses différentes déclinaisons (950 000 à 1,2 millions de locuteurs, l’arménien occidental (180.000), le romani, (200.000), le yiddish (100.000) ou le judéo-espagnol (quelques milliers). Pour les candidats au baccalauréat, général ou technologique, qui choisissent l’épreuve facultative, la durée de l’examen est de 2 heures.
Trois options sont proposées, kabyle, chleuh, rifain. L’examen porte sur un texte berbère, en notation latine, de 15 à 20 lignes. Les mots rares ou difficiles sont expliqués en note par un équivalent berbère. Sur le texte présenté, deux types de questions sont posées :

La première porte sur la compréhension du texte : il est demandé de traduire en français une dizaine de lignes environ du texte berbère. La seconde porte sur la compétence linguistique du candidat.e dans le domaine de l’expression écrite. Il est demandé de répondre, en berbère, à quatre questions portant sur le texte berbère.

Enseignant

Karim Kherbouche 
Professeur à l’Éducation nationale et écrivain, Karim enseigne la langue berbère depuis une vingtaine d’années. Il est l’auteur d’un Guide de la communication en français (Odyssée, 2010), d’un recueil de nouvelles La trahison d’une proie (Publibook, 2010), de Azmam n tira n tmaziɣt (Cahier d’écriture du berbère), manuel d’écriture pour enfants (Tira, 2013) et de Akken i sent-yehwa i tullas  (Au bon vouloir des femmes), un roman en langue berbère (Tira, 2015).

En 2023 il fait paraitre un nouveau livre Apprendre à parler kabyle en jouant, un guide pratique de 134 pages (disponible à l’ACB). Il contient des dialogues, la grammaire, la phonologie, le vocabulaire illustré et des traductions en français ce qui rend l’apprentissage de la langue kabyle agréable.
Dans un long entretien donné à l’Echo d’Irdjen (voir lien ci-dessous) il déclare à propos de la langue kabyle : « L’écriture est l’un des moyens les plus puissants de la sauvegarder car les langues apatrides sont attaquées de partout et le simple fait de parler ne suffit plus pour la sauver de l’extinction. Les Kabyles doivent lire et écrire dans leur langue s’ils veulent exister dans ce monde en mutation. Nos concitoyens doivent comprendre que le simple fait d’afficher le drapeau kabyle ou berbère, d’écrire des commentaires en langue étrangère sur la Kabylie, de porter le « Yaz » (Z) comme pendentif, un symbole de la langue et de la culture berbères en Afrique du Nord qui donne une représentation d’une personne libre, c’est bien, mais très insuffisant et inefficace ».

Horaires & Tarif

  • Samedi: de 17h30 à 18h30
  • Cotisation : 50/an + Adhésion.

Pour aller plus loin :
Voir : La lettre de l’ACB – Octobre / Novembre 2023.
Lire : l’interview de Karim Kherbouche.
Lire : la tribune « La langue maternelle des immigrés n’est pas l’arabe » cosignée avec Tassadit Yacine et Pierre Vermeren.
Écouter : l’entretien donné par Omar Hamourit à l’ACB : Langues de l’immigration, les vrais enjeux.